La consommation énergétique des cryptomonnaies : un défi inattendu pour la transition énergétique

La consommation énergétique des cryptomonnaies est un défi inattendu pour la transition énergétique. Cette industrie, basée sur la technologie blockchain, est de plus en plus populaire, mais sa consommation d’électricité et de terres rares pose un problème planétaire, encore trop peu pris en compte. Le bitcoin en particulier est à l’origine d’une consommation d’électricité équivalente à celle de l’Argentine. Alors que la lutte contre le changement climatique est une priorité, il est choquant de constater que cette situation perdure.
Pour comprendre ce phénomène, il est important d’étudier le mécanisme qui garantit la sécurité du bitcoin. Chaque transaction est enregistrée dans une base de données, appelée « chaîne de blocs » ou « blockchain ». Pour valider ces transactions, des mineurs effectuent des calculs complexes qui consomment énormément d’énergie. Plusieurs mineurs travaillent en même temps, ce qui multiplie les coûts de calcul et entraîne une consommation électrique importante. Aujourd’hui, il faut des moyens informatiques gigantesques pour gagner cette « course de vitesse » et valider les transactions. Cette compétition entre mineurs entraîne une consommation électrique phénoménale, équivalente à un quart de la consommation électrique française.
En plus de la consommation énergétique, le minage pose également un problème écologique en raison de l’utilisation excessive de terres rares. Les ordinateurs utilisés pour le minage deviennent rapidement obsolètes, ce qui nécessite leur renouvellement et entraîne une demande toujours croissante de terres rares pour leur fabrication. La fabrication d’un bitcoin requiert autant de terres rares que celle de deux iPhone 12. Avec plus de 20 millions de bitcoins minés jusqu’à présent, cela représente une quantité considérable de terres rares exploitées.
Face à ce problème, différentes solutions sont envisageables. Il serait possible d’interdire toutes les cryptomonnaies, mais cette mesure serait difficile à mettre en œuvre étant donné les nombreuses utilisations et avantages de ces technologies. Une alternative serait de décourager l’utilisation de l’algorithme de « preuve de travail » utilisé dans le minage du bitcoin, et de le remplacer par des algorithmes moins énergivores tels que la « preuve d’enjeu ». Certaines cryptomonnaies, comme l’Ethereum, ont déjà adopté cette approche et ont réussi à diviser leur consommation électrique par 10 000.
Une autre solution serait d’interdire les cryptomonnaies basées sur la preuve de travail. Cette décision devrait être prise à la fois au niveau des États et des organisations internationales telles que le Giec et l’ONU. Cependant, cette solution nécessiterait une prise de conscience et un courage politique qui ne semblent pas encore être au rendez-vous.
En conclusion, la consommation énergétique des cryptomonnaies, en particulier du bitcoin, représente un défi important pour la transition énergétique. Des mesures doivent être prises pour réduire cette consommation, que ce soit en encourageant l’utilisation d’algorithmes moins énergivores ou en interdisant les cryptomonnaies basées sur la preuve de travail. Une prise de conscience et un courage politique sont nécessaires pour mettre en place ces solutions et préserver l’environnement.

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